Evry-Courcouronnes, le 30 avril 2020
Madame, Monsieur le Maire,
Après l’annonce du Président de la République, le 13 avril, de rouvrir les écoles à partir du 11 mai, alors même que tous les lieux publics resteront fermés, il nous semble indispensable de vous faire part de toutes les questions que se posent des parents, les personnels territoriaux et de l’Education Nationale.
En effet, si tous souhaitent un retour au travail dans des conditions « normales », il est impensable pour nous que la santé des personnels et des élèves, ainsi que celle de leurs familles, ne soit pas considérée comme primordiale.
Nous n’avons pas de garanties en ce qui concerne les protections pour les élèves et les personnels :
- nous ne savons pas quel type de masques sera livré dans les établissements ni si leur nombre sera suffisant pour tous les personnels et les élèves. S’appuyant sur l’avis voté unanimement dans le CHSCT de l’Education Nationale de l’Essonne ainsi que le voeu voté dans le comité départemental de l’Education Nationale par FO et toutes les fédérations de parents d’élèves, l’UDFO 91 exige que les salariés puissent être équipés de masques FFP2 ou FFP3.
- La distribution de gants en quantité suffisante est indispensable pour assurer la protection de tous les personnels et encore plus pour les personnels territoriaux qui vont devoir manipuler des produits virucides.
- Le savon (ou à défaut du gel hydroalcoolique), les lingettes désinfectantes, l’essui-tout à usage unique sont également indispensables et doivent être fournis dans chaque salle de classe, dans chaque espace commun, dans chaque bureau et sanitaires en quantité suffisante.
Des questions se posent également quant au nettoyage des locaux et du matériel : les équipes d’agents territoriaux s’occupant de l’entretien seront-elles suffisamment nombreuses pour effectuer la désinfection 2 fois par jour comme le préconise le médecin conseil du rectorat ? Seront-elles formées ? Comment pourront-elles désinfecter plusieurs fois par jour les jeux, le matériel pédagogique et le mobilier ?
Comment se passeront les contacts avec les salariés des entreprises extérieures pour les livraisons des repas dans les cantines par exemple ?
Quant aux gestes barrières, il sera impossible de les faire respecter aux enfants, même les plus âgés, dans des locaux trop petits, des espaces communs non adaptés…etc.
C’est pourquoi, nous exigeons à tous les niveaux un dépistage systématique des personnels et des élèves comme préalable à toute continuité de la reprise d’activité, ainsi que la mise en oeuvre de toutes les mesures de protections nécessaires citées plus haut.
Sans ces conditions, nous considérons que toute reprise est inacceptable. Un déconfinement sans dépistage ni protections individuelles engendrerait une deuxième vague de contamination prévisible selon l’INSERM. Le premier Ministre a annoncé que le déconfinement allait engendrer entre 1000 et 3000 contaminations par jour, les personnels territoriaux et de l’Education nationale ne veulent pas faire partie de cette statistique.
Les personnels ne souhaitent pas que leurs écoles soient le vecteur d’un virus qui a déjà fait 20.000 morts en France.
Si la décision de la réouverture des écoles ne dépend pas des maires mais de l’Éducation Nationale, certains d’entre eux ont déjà fait savoir publiquement qu’ils désapprouvaient la décision prématurée de rouvrir les écoles et qu’ils considéraient que leur devoir était de protéger la santé de la population.
Il nous semble donc nécessaire de porter à votre connaissance les inquiétudes et les demandes des salariés, aussi parents d’élèves, et des personnels travaillant dans les écoles : une réouverture, même partielle, sans dépistage ni protection pourrait avoir de sinistres conséquences pour la population dans son ensemble.
Dans l’attente d’un soutien à l’ensemble des personnels inquiets et d’une réponse de votre part au regard de l’urgence de la situation.
Veuillez agréer Madame, Monsieur le Maire, l’expression de notre considération distinguée.
Christophe LE COMTE
Secrétaire Général de l’UD FO 91